TEMOIGNAGES

BERNARD PAINEAU, MAIRE DE MAUZÉ-THOUARSAIS
ET PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE THOUARS

LA RÉNOVATION DU BOURG DE MAUZÉ-THOUARSAIS – DEUX SÈVRES (79)

Aménagement de centre-bourg

“Nos bonnes intentions ne suffisent pas à comprendre l’architecture”

…Raphaël Chouane faisait partie de l’équipe chargée de la rénovation de notre centre-bourg. Le projet était de le requalifier avec modification de la circulation des voitures, enfouissement des lignes électriques et rénovation du réseau d’eaux pluviales.
Nous en avons profité pour rendre accessibles nos équipements publics (mairie, la salle des fêtes) et des constructions privées (habitations et commerces) aux personnes à mobilité réduite.

Nous avons beau aimer notre village, nos bonnes intentions ne suffisent pas à comprendre l’architecture et à éviter de faire des erreurs.

…Le « bon sens » des élus a fait énormément de dégâts pendant les Trente Glorieuses, on a bétonné tant qu’on pouvait et développé un réflexe de destruction du bâti ancien, geste encore tenace, je trouve.

L’ancienne épicerie aurait par exemple pu devenir un parking pour résoudre le manque de stationnement pour notre salle de 800 personnes.

Quand des spécialistes nous épaulent, qu’ils nous expliquent pourquoi le bâtiment de l’épicerie est un marqueur important dans notre espace urbain, qu’ils prennent le temps d’ajuster notre regard, nous pouvons alors nous fier à eux en toute confiance.

“Raphaël nous donne une lecture nouvelle de notre environnement .”

…Comme architecte, Raphaël nous donne une lecture nouvelle de notre environnement. Il regarde notre bourg en nous disant «ici remarquez l’usage des tuiles plates sur cette maison, là un fronton de maison à préserver, l’épicerie une belle maison d’angle avec une vaste toiture en ardoise, la détruire serait un sacrilège»

…Aujourd’hui, notre épicerie est devenue une pharmacie et un institut de beauté avec une extension en ossature bois. Raphaël a su marier les époques et a enrichi notre bourg d’une architecture contemporaine, bois-pierre, en harmonie avec le bâti.

Je pense que sa sensibilité pour le patrimoine et l’histoire adoucit son approche et son relationnel.

Il n’y a pas de violence : il observe, il écoute, il réfléchit.

Cela ne l’empêche pas de défendre son point de vue, mais il le fera avec tact et argumentation.

Cette vertu pédagogique est une garantie pour l’avenir : nous ne penserons plus de la même façon, nous avons évolué en nous appropriant les réflexes de l’architecte.

“Nous avons évolué en nous appropriant les réflexes de l’architecte”

Crédits
Cécile Girardin, auteur et historienne d’entreprise
Photos ©Éric Chauvet et ©R&C