“Nous avons conçu le projet du moment, de 2007, mais aussi celui du futur.”

…En 2006, nous avons pris la décision de construire de nouveaux bâtiments sur un terrain vierge, notre site historique étant devenu trop étroit. Le projet était de passer de 5 000 m2 à 23 000 m2.

C’est avec Raphaël que j’ai travaillé pour la conception et le suivi du chantier. J’avais mes idées et des préoccupations environnementales que Raphaël partage et sait mettre en œuvre avec le bioclimatisme. On dit souvent que les architectes veulent imposer leur « patte », lui, non.

Il a pris le temps de comprendre ce que je voulais en allant au fond des choses : des bâtiments fonctionnels, en évitant un aspect trop cubique, un environnement de travail agréable, respectueux des hommes et de l’environnement. Autre élément aussi important : à cette époque, nos enfants n’avaient pas encore décidé de rejoindre l’entreprise. Il fallait donc que le bâtiment puisse s’adapter à une autre activité. Ces notions de polyvalence et de réutilisation des lieux étaient des points majeurs pour moi.

Ainsi, avec Raphaël, nous avons conçu le projet du moment, de 2007, mais aussi celui du futur. Aussi quand
en 2014, il a alors fallu doubler la superficie de stockage, nous n’avons eu aucune difficulté à le faire puisque cet agrandissement avait été anticipé à la conception.

“Les nombreuses discussions m’ont donné confiance.”

…Nous avons beaucoup échangé, étudié notre sujet ensemble. Ce sont ces nombreuses discussions qui m’ont donné confiance en lui : il m’a écouté, je l’ai écouté.

Après je n’ai plus eu de doutes, alors que je ne le connaissais ni comme architecte ni comme responsable de chantier.
Je me souviens de lui sur le terrain encore vide. « Bon, le nord est là. Il faudra y installer le bâtiment le plus élevé puis tous les autres en dégradé jusqu’au sud pour qu’ils se protègent les uns les autres. »

“c’est très important de soigner la relation à l’extérieur.”

…Je voulais que l’entrée de mes salariés soit soignée. Raphaël est parti de l’idée que l’on pouvait faire d’une pierre deux coups.

Cet espace pouvait être agréable à nos employés comme à nos visiteurs, d’où la cour intérieure visible du hall d’entrée, du couloir et de la salle de réunion.

Avoir une vue sur la nature, sur les oiseaux attirés par les buissons : je crois que c’est très important de soigner cette relation à l’extérieur. L’éclairage naturel a été traité de manière à le favoriser au maximum et ainsi à éviter d’allumer les lumières ou le chauffage et donc d’économiser l’énergie.

Au bout de neuf années de fonctionnement, nous n’avons aucun regret, pas une porte mal placée qui nous gêne, pas de « Si on avait su ».

Crédits
Cécile Girardin, auteur et historienne d’entreprise
Photos ©Éric Chauvet et ©R&C